Surréalistes avant le surréalisme

jusqu’au 12 janvier 2014

Madrid, Fundación March

La Fondation Juan March de Madrid explore dans les antécédents du surréalisme avec un recueil d’œuvres surprenantes, inquiétantes et bizarres qui sortent tout droit des rêves. De Dürer à Goya, les lignes invisibles de la folie touchent les artistes du passé. L’interprétation des rêves a fasciné toutes les cultures depuis les temps les plus reculés. La peur de l’inconnu fustige l’imagination de Piranesi en dessinant ses architectures labyrinthiques de prisons avec ses démentielles cellules où transitent les condamnés, et Jérôme Bosch, dont ses figures infernales, des monstres et des créatures fantastiques ont nourri depuis toujours l’imaginaire chrétien. Goltzius dessine d’êtres humains avec des poses invraisemblables, tout droit sorties des élucubrations du maniérisme. Plusieurs siècles se retrouvent dans cette espèce de désarroi. Des créatures fantastiques du XVII siècle nous guettent sur les murs et s’allient avec les photomontages et collages modernes. Les surréalistes du XXe siècle se servent de la perspective classique et de la projection de la lumière pour pouvoir créer des espaces oniriques comme Magritte et De Chirico, ou en utilisant des techniques plus modernes comme la photographie comme c’est le cas de Ladislav Novak ou Herbert Bayer.