John Singer Sargent. Éblouir Paris

(Du 23-09-2025 au 11-01-2026)

Conçue en partenariat avec le Metropolitan Museum of Art de New York, l’exposition du musée d’Orsay Sargent. Éblouir Paris vise à faire découvrir ce peintre à un large public. L’exposition réunit plus de 90 œuvres de John Singer Sargent (1856-1925), dont certaines n’ont jamais été présentées en France. Elle retrace l’ascension fulgurante du jeune artiste, arrivé à Paris en 1874 à l’âge de 18 ans pour étudier avec Carolus-Duran. L’exposition couvre son parcours jusqu’au milieu des années 1880, période où il s’installe à Londres après le scandale suscité par son portrait de Madame Gautreau (Madame X) au Salon.

Portrait de Madame X, 1883-1884, John Singer Sargent
Portrait de Madame X, 1883-1884, John Singer Sargent, New York, The Metropolitan Museum of Art

Sargent forge à la fois son style et sa personnalité dans le creuset de l’étourdissant monde de l’art parisien, marqué par la multiplication des expositions, le développement du naturalisme et de l’impressionnisme et la montée en puissance de Paris comme capitale mondiale de l’art. Mais c’est dans le domaine du portrait que Sargent s’impose comme l’artiste le plus talentueux de son temps, surpassant ses maîtres et égalant les grands artistes du passé. Sa formidable habileté technique, le brio de sa touche, le chatoiement de ses couleurs et l’assurance provocante de ses compositions troublent le public et séduisent les critiques qui voient en lui le digne héritier de Velázquez. Commentant en 1883 l’un de ses tableaux les plus originaux, le Portrait des Filles d’Edward Darley Boit, l’écrivain américain Henry James, ami de Sargent, note que l’artiste « offre le spectacle étrangement inquiétant d’un talent qui au seuil de sa carrière n’a déjà plus rien à apprendre ».

La Carmencita, Vers 1890 ; Le Docteur Pozzi dans son intérieur, 1881
La Carmencita, Vers 1890, Collection Musée d’Orsay ; Le Docteur Pozzi dans son intérieur, 1881, John Singer Sargent,
Los Angeles, Hammer Museum

Fondée sur un travail de recherche poussé, l’exposition Sargent. Éblouir Paris prend aussi la mesure des liens durables que l’artiste conserve avec sa ville de formation, et ce même après son déménagement à Londres. Son engagement en faveur de l’entrée d’Olympia de Manet, artiste qu’il admire, dans les collections nationales en 1890, en témoigne. C’est encore en France que John Singer Sargent connaît une première forme de reconnaissance institutionnelle, lorsque l’État fait l’achat de son portrait de la danseuse Carmencita pour le musée du Luxembourg en 1892.