Dentro Caravaggio

(jusqu'au 28-01-2018 hasta 28-01-2018)

 

Milan, rend hommage au Caravage avec vingt chefs-d’œuvre de l’artiste réunis pour la première fois dans l’exposition Dentro Caravaggio (Au Cœur de Caravaggio) au Palazzo Reale. Une exposition unique pas seulement parce-qu’elle va présenter au public des œuvres venant des plus importants musées d’Italie et de l’étranger, mais aussi parce-que pour la première fois les peintures du maître du clair-obscur seront mises côte à côte de leurs radiographies, qui permettront au public de suivre et découvrir à travers un usage innovateur des appareils multimédia, le parcours de l’artiste, de sa pensée initiale à la réalisation finale. À travers les infrarouges et les radiographies, qui pénètrent de différentes façons sous la surface des peintures, il a été possible de suivre le procès créatif du Caravage, ses regrets, ses reprises, et les remaniements pendant la réalisation. Les tableaux viennent des plus grands musées italiens et étrangers, à l’image de La Sainte famille avec saint Jean-Baptiste, prêté par le Metropolitan Museum of Art de New York, Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste, venu de la National Gallery de Londres, ou Marthe et Marie-Madeleine, du Detroit Institute of Arts.

Marthe et Marie-Madeleine, 1598, Le Caravage, Detroit Institute of Arts

Marthe et Marie-Madeleine, 1598, Le Caravage (Detroit Institute of Arts)

« C’est une exposition particulière. Outre le fait d’offrir au public 20 chefs-d’œuvre du Caravage, un chiffre incroyable pour cet artiste », elle permet de découvrir « son parcours créatif et d’entrer ainsi dans le Caravage, dans sa tête », explique la commissaire, Rossella Vodret. Les infrarouges et radiographies montrent les changements, ajustements, remords du peintre, en mettant au jour « une série d’images cachées ». Des éléments qu’il « avait insérés au début dans ses compositions et qui, ensuite, pour diverses raisons, ne lui ont plus plu et qu’il a enlevés », précise-t-elle. Dans le tableau Saint Jean-Baptiste, exposé habituellement au Palais Corsini à Rome, qui représente un jeune homme assis se tournant vers sa droite, « on ne comprenait pas pourquoi il avait cette position. Avec les radiographies nous avons découvert qu’il se tournait en fait vers un agneau, qui est son symbole iconographique mais que l’artiste a finalement décidé de le cacher », note Mme Vodret. Dans Saint-Jérôme en méditation, habituellement conservé à l’abbaye de Montserrat à Barcelone, c’est la jambe droite du vieil homme qui a été recouverte avec davantage de tissu, tandis que dans La Sainte famille avec saint Jean-Baptiste, c’est l’habit de Marie qui a subi des transformations.