Le cubisme

(jusqu'au 25-02-2019 hasta 25-02-2019)

 

Première exposition consacrée au cubisme en France depuis 1953, le projet du Centre Pompidou trouve son originalité dans la volonté de renouveler et d’élargir à d’autres artistes la vision traditionnellement concentrée sur ses deux inventeurs, Georges Braque et Pablo Picasso. Ces pionniers, bientôt suivis par Fernand Léger et Juan Gris, réservaient leurs créations expérimentales et novatrices à la très confidentielle galerie d’un jeune marchand alors inconnu, Daniel-Henry Kahnweiler, quand des artistes tels Albert Gleizes, Jean Metzinger, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Robert et Sonia Delaunay assuraient à l’époque la diffusion du mouvement auprès de la critique et du public en participant aux Salons parisiens. L’exposition met ainsi en valeur la richesse, l’inventivité et le foisonnement de ce mouvement qui ne se limite pas uniquement à la géométrisation des formes et au rejet de la représentation classique mais dont les recherches radicales et l’énergie créatrice de ses membres sont aux sources de l’art moderne.

Le Petit déjeuner, 1914, Juan Gris, Paris, Centre Pompidou

Le Petit déjeuner, 1914, Juan Gris (Paris, Centre Pompidou)

L’Équipe de Cardiff, 1913, Robert Delaunay, Musée d’Art Moderne de la ville de Paris

L’Équipe de Cardiff, 1913, Robert Delaunay (Musée d’Art Moderne de la ville de Paris)

Riche de 300 œuvres et de documents significatifs du rayonnement du cubisme et grâce à des prêts prestigieux du Kunstmuseum de Bâle, du Musée national Picasso et du Museum of Modern Art de New York, l’exposition est articulée chronologiquement en quatorze chapitres. S’en détachent des chefs-d’œuvre, comme le Portrait de Gertrude Stein (1906) ou Ambroise Vollard (1909) et Daniel-Henry Kahnweiler (1910) par Picasso ainsi que des ensembles de peintures et de sculptures jamais réunies. L’exposition vise à mettre en valeur l’évolution à rebondissements du cubisme en remontant aux sources primitivistes et à la fascination des cubistes pour Gauguin et Cézanne. Le parcours reflète la progression formelle du mouvement, d’une première étape cézannienne – illustrée par la présence de l’exceptionnelle nature morte de Picasso Pains et compotier sur une table (1909) – vers une transcription analytique hermétique (1910-1912) puis transformée en version plus synthétique (1913-1917), qui marque ainsi le retour de la représentation et de la couleur.