Balthus

(24-02-2016 / 19-06-2016 24-02-2016 / 19-06-2016)

 

Pour la première fois en Autriche, la Bank Austria Kunstforum à Vienne présente une rétrospective de l’œuvre de Balthasar Klossowski de Rola (1908-2001), appelé « Balthus », l’un des grands solitaires de l’art du XXe siècle. L’exposition met en lumière le travail de Balthus, en commençant par sa première inspiration, la des maîtres du Quattrocento, en particulier les fresques de Piero della Francesca à Arezzo, puis les œuvres tournant autour du surréalisme et de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) couvrant la France, les régions de langue allemande et l’Italie, et enfin, son goût pour l’art asiatique. Balthus, qui n’a jamais mis l’art figuratif en question, reste à l’écart de tous les développements d’avant-garde et cultive son propre style d’un « modernisme différent ». Son œuvre est moulée par le milieu intellectuel et polyglotte dans lequel il a grandi : Rainier Maria Rilke était son mentor, Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë lui servit d’inspiration autant que le monde d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Il s’est lié d’amitié avec Antonin Artaud et Alberto Giacometti – et plus tard avec David Bowie et Bono. Son frère Pierre Klossowski, le secrétaire d’André Guidé, fut le traducteur de Friedrich Hölderlin et Walter Benjamin, et son intérêt pour Sade se reflète dans plusieurs de ses écrits.

La semaine des quatre jeudis, 1949, Balthus

La semaine des quatre jeudis, 1949, Balthus (Colección privada)

Pour apprécier la peinture toujours structurée de Balthus et qui ne montre aucun élément expressionniste, nous devons découvrir l’aura mystérieuse, archaïque et aussi étrange de ses images, explorer des mondes qui évoquent les fantasmes et l’imagination de notre enfance – sans nous épargner une certaine cruauté. L’exposition retrace cette évolution de Balthus en tant qu’artiste au ban de la normalité : Balthus, qui par le biais de nuances subtiles, met en place une harmonie énigmatique, congelée, qu’il décrit avec ses propres mots : « Je me suis toujours senti la nécessité de trouver l’extraordinaire dans l’ordinaire ; de proposer, non pas de déterminer, toujours laisser quelque chose d’énigmatique dans mes images ». L’exposition qui réunit des œuvres provenant de la famille de l’artiste et de collections internationales – le Centre Pompidou et le Musée national d’art moderne de Paris, l’Art Institute de Chicago, la Tate de Londres, le Metropolitan Museum of Art de New York – souligne l’importance de ce projet.