Louis-Léopold Boilly

Boilly et les scènes de la vie parisienne

Louis-Léopold Boilly est né le le 5 juillet 1761 à La Bassée, à une vingtaine de kilomètres de Lille dans un milieu modeste, fils d’un sculpteur sur bois qui tôt l’envoie se former à Douai où il s’initie à la peinture. Vers 1782, Boilly fit un séjour de trois ans à Arras où il réalisa quelques portraits, s’inspirant des conseils de Dominique Doncre, peintre très populaire dans le monde de la noblesse et du parlement. Boilly s’installe à Paris en 1785, où il y restera jusqu’à sa mort en 1845. Observateur curieux et un interprète fidèle de la vie quotidienne et de la réalité sociale, il s’affirma comme l’un des artistes officiels de la Révolution, et resta en faveur sous le Directoire et l’Empire. Par la suite, il devint le peintre des coutumes et des mœurs de la petite et moyenne bourgeoisie parisienne. Ses nombreux tableaux furent reproduits et connurent une grande diffusion. Il fut également l’auteur d’une riche production de dessins et de lithographies.

Autoportrait, vers 1805, Louis-Léopold Boilly
Autoportrait, vers 1805, Louis-Léopold Boilly
(Musée des châteaux de Versailles et de Trianon)
L’Averse, 1804-1805, Louis-Léopold Boilly
L’Averse, 1804-1805, Louis-Léopold Boilly (Paris, musée du Louvre)

Également intitulé « Passez-Payez » est la devise et le cri des décrotteurs parisiens qui, pendant les années qui suivent la Révolution, chaque fois qu’il pleut, posent une planche à travers la chaussée pour les passants qui souhaitent traverser sans s’enfoncer dans la boue et veulent bien leur verser en contrepartie un droit de passage. Dans le tableau de Boilly, le décrotteur tend la main pour recevoir la pièce qui lui glisse une domestique. On distingue l’une des roues de la planche à ses pieds.

La première période de l’artiste

La première période de Boilly s’étend de la fin de l’ancien régime jusqu’à la chute du Directoire (1786 a 1799), englobant toute l’ère révolutionnaire. Ce sont, d’abord, les nombreuses estampes contemporaines qui subsistent de son œuvre à cette époque déjà très féconde. Des toiles signées, datées ou non, même non gravées, où les costumes, les coiffures et le mobilier constituent un témoignage de l’époque. Boilly, ne se sentait pas attiré par la « grande peinture ». Les événements quotidiens du petit monde, le mœurs de ses concitoyens eurent davantage le don de le passionner, au point qu’on peut dire de lui qu’il fut par excellence un « historien de mœurs ». La vue, dans les collections royales ou les cabinets de riches amateurs, des peintures de genre des maîtres hollandais comme Terburg ou Gérard Dou et la fréquentation des ateliers ou la vue des œuvres de ses précurseurs comme Lépicié, Chardin, les paysages habités de Joseph Vernet, les portraits de Roslin, les lumineuses et savantes peintures de Hubert Robert, le jeune artiste eut vite amalgamé les ravissants détails de chacun de ces maîtres. En effet, en peut de temps il se familiarisa avec les principes d’une école, derniers membres d’une institution à la vieille d’expirer : l’Académie royale.

Le cadeau délicat, vers 1787, Louis-Léopold Boilly
Le cadeau délicat, vers 1787, Louis-Léopold Boilly,
(Toulouse, Fondation Bemberg)

Pour un gentilhomme du Midi, M. Calvet de Lapalun, qui fut au début de la carrière de Boilly son mécène, de 1788 à 1792, il peignit plusieurs tableaux : Ah! çà ira ; La Visite reçue (1789) Le Moraliste ou Les Plaisirs de chaque âge, L’Amant jaloux, Le Danger des mariages d’amourette ou l’Instruction maternelle, La Mère philosophe (1791), Le Concert improvisé, Les Malheurs de l’amour, Le Retour de l’infidèle (1790). La collaboration de M. Calvet de Lapalun en tant qu’indicateur de sujets, et le peintre, ce serait sans doute continuée sans l’arrêt que lui imposèrent les événements de la Révolution.

Les malheurs de l’amour, vers 1790, Louis-Léopold Boilly
Les malheurs de l’amour, vers 1790, Louis-Léopold Boilly, détail
Les malheurs de l’amour, vers 1790, Louis-Léopold Boilly (Londres, The Wallace Collection)

Boilly sous la Révolution

Nombre de tableaux ou de dessins de Boilly, bien que contemporains de la Révolution, accusent encore la gracieuse empreinte de l’époque Louis XVI. Souvent leur auteur, trop désintéressé, en ignorait la valeur. Par ces jours de terreur, l’existence était bien difficile pour un artiste aussi doué. La noblesse, qui détenait la fortune, avait émigré, la fatale charrette traversait souvent les rues pour mener à l’échafaud ceux de ses représentants qui n’avaient pas fui : l’argent en numéraire se cachait et ceux qui détenaient le pouvoir, ils n’avaient guère la préoccupation de l’art, ayant d’autres soucis en tête. Veuf de sa première femme, Boilly épousait à Paris Adélaïde-Françoise Leduc. L’existence de plusieurs enfants en bas âge, l’absence de fortune acquise, forçaient l’artiste à beaucoup travailler. En tous cas, sous la Révolution, grâce à ses compositions gravées et de leur prix bon marché, il parvenait à les vendre à de nombreux exemplaires.

La tasse de chocolat, vers 1793, Louis-Léopold Boilly
La tasse de chocolat, vers 1793,
Louis-Léopold Boilly (Collection privée)

D’autre part, Boilly change souvent de domicile. Peut-être était-ce pour se soustraire à la surveillance révolutionnaire, qui le tenait pour suspect, voir même à ses créanciers. Ses tableaux offrent une image instructive – par rapport au costume notamment – de la période révolutionnaire. En 1791 et en 1793, il fut admis au Salon du Louvre : un décret du 21 août 1791 ouvrait l’exposition au Louvre à tous les artistes. Boilly envoya un seul tableau Scène familière. En 1793, il exposa divers tableaux, entre autres, L’optique traité avec un fini minutieux, à la Gerard Dou. Le tableau Marat porté en triomphe après son acquittement fut peint dans les circonstances périlleuses où il se trouvait, qui décidèrent le pacifique artiste à exalter « l’ami du peuple ».

L’optique, c. 1793, gravure, Frédéric Cazenave
L’optique, c. 1793, gravure, Frédéric Cazenave d’après Louis-Léopold Boilly
(Washington, National Gallery of Art)

La gravure fut réalisée d’après un tableau de Boilly présenté au Salon de 1793. Le modèle est Louise Sébastienne Gély, ici avec la coiffure et le vêtement français de l’époque, qui, à l’âge de 16 ans, venait d’épouser le révolutionnaire Danton. Le garçon à côté d’elle est le fils de Danton et de sa première femme, décédée au début de 1793. La combinaison d’un verre convexe et d’un miroir a eu pour effet de corriger les distorsions des impressions et de leur donner l’illusion d’une récession dans l’espace réel. C’est la meilleure représentation faite à l’époque du dispositif utilisé pour la visualisation de vues en perspective.

Au Salon de 1798, Boilly présenta son fameux tableau Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey, véritable tableau-portrait, comprenant vingt-huit artistes, ses collègues, vêtus en habits du temps : gilets et jabots, bottes à revers, culottes collantes, montrent comme l’élégance n’avait pas abandonné ses droits sous le Directoire. Ils sont presque tous choisis dans le cercle des futurs habitués du salon de Lucien Bonaparte, ministre de l’intérieur en 1800, ou tout au moins des hommes qui illustrèrent le Consulat et devinrent des amis et des clients de Malmaison.

Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey, 1798, Boilly
Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey, 1798, Boilly, détail
Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey, 1798, Louis-Léopold Boilly (Paris, musée du Louvre)

Dans ce tableau on découvre le peintre miniaturiste Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), à gauche, en train d’expliquer à Gérard, assis, le thème d’une de ses toiles, tandis que, tout autour, des artistes s’entretiennent de sujets divers. Le réalisme et la minutie avec lesquels Boilly a peint la physionomie des personnages permettent d’identifier la plupart d’entre eux : des peintres comme Girodet (le vingt-sixième en partant de la gauche, assis au premier plan, face au spectateur), Drolling (le cinquième, à l’arrière-plan), Prud’hon (le troisième, accoudé derrière le piano), et des sculpteurs comme Corbet (le quatrième, entre Drolling et Prud’hon) côtoient aussi bien des architectes comme Percier et Fontaine (les quinzième et seizième, qui discutent à l’arrière-plan) que des musiciens comme Méhul (le premier) ou des comédiens comme Talma (le vingt et unième assis, à l’arrière-plan). D’après www.histoire-image.org

La femme de l’artiste, 1796-1799, Louis-Léopold Boilly
La femme de l’artiste dans son atelier, vers 1796-1799, Louis-Léopold Boilly
(Williamstown, Sterling and Francine Clark Institute)

Boilly sous le Consulat

Après la paix avec l’Autriche signée en 1801, après le traité d’Amiens mettant fin l’année suivante à la guerre avec l’Angleterre, rien ne s’opposa plus à l’essor général. Les arts furent officiellement encouragés et on assiste aussi à la renaissance des lettres. Paris offrait alors beaucoup d’animation. Aux façons excentriques des muscadins et des parvenus du Directoire succédèrent peu à peu les formes plus polies, bien qu’encore guindées ou rudes parfois, d’une foule d’officiers et de leurs femmes, soutiens du nouveau pouvoir. D’autre part, de 1800 à 1804, Boilly collabora au journal dit Le Bon genre où s’affichait l’esprit parisien le plus mordant, le naturel comique des groupements, la fidélité des mœurs bourgeoises prises sur le vif.

L’arrivée d’une diligence, 1803, Louis-Léopold Boilly
L’arrivée d’une diligence, 1803, Louis-Léopold Boilly, détail
L’arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries, rue Notre-Dame des Victoires à Paris, 1803, Louis-Léopold Boilly, (Paris, musée du Louvre)
La vaccine ou Le Préjugé vaincu, 1807, Louis Léopold Boilly
La vaccine ou Le Préjugé vaincu, 1807, Louis Léopold Boilly
(Londres, Institute for the History of Medecine)

Au centre d’une chambre à coucher, un vieux docteur assis, encore en costume et à coiffure du XVIIIe siècle, vient d’inoculer le vaccin à un jeune enfant tenu par sa mère. Autour, sont groupés dans des attitudes naturelles, les petits frères, la servante, le père de famille et jusqu’au chat et au chien admirablement rendus. On sait que pour Boilly ce sujet était d’actualité, puisque la vaccine, récemment découverte par Jenner, se répandait alors en France, officiellement encouragée.

Galeries du Palais Royal, 1809, Louis Léopold Boilly
Galeries du Palais Royal, 1809, Louis Léopold Boilly (Paris, Musée Carnavalet)

La scène se situe dans la galerie du Tribunat, dont le Palais-Royal fut le siège de 1800 à 1807. L’ancien Palais Cardinal, bâti primitivement par Richelieu, mais devenu Palais-royal en 1639, depuis qu’Anne d’Autriche, régente du royaume, quittant le Louvre, l’habita avec ses fils Louis XIV et le duc d’Anjou. Il fut appelé Palais-Égalité sous la Révolution, jusqu’en 1799, en souvenir de son dernier occupant, Philippe-Égalité, duc d’Orléans. Le nom de galerie du Tribunat évoque le souvenir légendaire des couloirs de bois où se trouvaient les riches boutiques des marchands de modes, les maisons de jeu, les célèbres cafés de Foi, de Montansier, les tabagies et les cabinets littéraires. Derrière les grilles basses ouvertes, sous la colonnade profonde, Boilly a rapproché dans un double tête-à-tête, de jeunes courtisanes aux manières provocantes et des bourgeois du Marais.

Le Public regardant le Couronnement, 1810, Louis-Léopold Boilly
Le Public regardant le Couronnement, 1810, Louis-Léopold Boilly, détail
Le Public regardant le Couronnement de David au Louvre, 1810, Louis-Léopold Boilly
(New York, Metropolitan Museum)

Dans la foule massée autour du chef-d’œuvre de David, au Louvre en 1808, le maître a intercalé plusieurs de ses amis, Houdon, madame Vigée-Lebrun, le docteur Gal, Hoffman, homme de lettres, Baptiste, de la Comédie-Française, le peintre Robert, le célèbre docteur Dubois, et lui-même sur la droite. On y remarque aussi nombre d’enfants, dont quelques-uns son élevés à hauteur d’épaule par des parents enthousiastes. Le tableau présente une grande clarté de coloris, un dessin parfait et des délicieux effets dus aux arrangements des étoffes, une précision absolue dans le rendu des modes et des types du temps. Les curieux, échangeant leurs impressions, ont l’attitude calme et recueillie. La scène s’est ainsi passée, car tout Paris défila devant le tableau, et Boilly, nous laisse l’image de l’affluence qu’il attira.

L’Entrée au Jardin Turc, 1812, Louis-Léopold Boilly
L’Entrée au Jardin Turc, 1812, Louis-Léopold Boilly, détail
L’Entrée au Jardin Turc, 1812, Louis-Léopold Boilly (Los Angeles, J.P. Getty Museum)

Peint entre 1810 et 1812, ce tableau devait être le principal envoi du peintre au Salon de cette dernière année. À cette date, la transformation opérée par l’Empire sur les mœurs bat son plein. Boilly, assidu des boulevards – qui, déjà, font une rude compétence au Palais-royal -, le lieu où il s’en pénétrera davantage encore, car il habite à deux pas, est le « Jardin turc » situé au boulevard des Filles-du-Calvaire, au coin de la rue Charlot. Dans ce tableau, Boilly a tracé un charmant portrait de cet endroit à jamais disparu. On s’attache à ses flâneurs, à ses vieux retraités, à ses bandes d’enfants jouant avec des marionnettes, dont un petit joueur de vielle donne la représentation en plein air. Les figures de vieillards sont en quelque sorte burinées, tant elles son familières ou graves, en tout cas bien de leur temps. Boilly met aussi l’accent dans la délicatesse des formes et les carnations des jeunes femmes et des enfants.

Boilly, les dernières années

Après 1815, Boilly s’est tenu à l’écart des sollicitations auprès des grands. On ne lui connait pas d’attache personnel avec le nouveau pouvoir, mais il continua à tenir le flambeau de la peinture de genre. Après les hommes de l’Empire, il portraitura aussi les personnages de l’émigration ou dignitaires d’une cour rétablie d’après les anciens usages. Au Salon de 1819, outre deux paysages, il présenta deux tableaux : L’Entrée du théâtre de l’Ambigu comique à une représentation gratuite et L’Intérieur d’une boutique de marchand de vin. Le premier contient soixante personnages. Qu’il s’agisse d’une pièce à allusions politiques ou plus vraisemblablement à simple succès, les exclamations que profèrent certains personnages avides de pénétrer dans le théâtre, parmi les premiers, semblent s’entendre, tant les physionomies sont réalistes. En instinctif narrateur des mœurs publiques de son temps, Boilly ne peut se désintéresser de ces homériques cohues. Ce fut toujours un thème de prédilection pour sa curiosité, que celui du jeu des visages en proie à la passion.

l’Entrée du théâtre de l’Ambigu comique, 1819, Louis-Léopold Boilly
L’Entrée du théâtre de l’Ambigu comique à une représentation gratuite, 1819,
Louis-Léopold Boilly (Paris, musée du Louvre)

L’intérieur d’un café

Le tableau de Boilly Intérieur d’un café, dit aussi La partie de dames au café Lamblin au Palais Royal, il s’agit d’une scène bourgeoise prise sur le vif en 1817 où tout, jusqu’au moindre détail, est une exacte copie des êtres et des choses. Sol de carreau caractéristique de l’époque, tabourets et chaises couverts de velours usagé, quinquets entourés de verroterie, comptoir avec une jeune tenancière et ses clients acolytes qui l’enveloppent de regards, chien, causeurs, aucun détail n’est négligé, chacun y est à sa place. Au premier plan, attables, les joueurs de dames et d’échecs : leurs traits pensifs sont tout entiers absorbés par la stratégie d’un calcul silencieux. Un vieillard à la figure amaigrie par l’âge, peut-être aussi par les chagrins d’une longue émigration, et qu’on reconnaît à sa distinction générale et à certains détails, pour un noble de l’ancien régime, les cheveux poudrés, l’air finaud, tient la partie penché sur le damier, contre un homme plus jeune. La mise élégante de ce dernier, annonce un personnage de la haute bourgeoisie. Des spectateurs se pressent autour d’eux, très captivés par les péripéties des combinaisons. Et l’un d’eux, debout, le parapluie sous son bras, chapeau bicorne, souliers à boucles et culotte courte, avec sa longue lévite et ses deux mains appuyées sur sa canne, à les traits d’un vieux retraité de l’armée des Princes. C’est un des types les plus curieux de ce tableau-portrait.

Intérieur d’un café, vers 1824, Louis-Léopold Boilly
Intérieur d’un café, dit aussi La partie de dames au café Lamblin au Palais Royal, vers 1824, Louis-Léopold Boilly (Paris, musée du Louvre)

Nous revivons avec l’artiste les mœurs du jour : il y eut sous la Restauration des cafés politiques, notamment au Palais-Royal où la police y avait des espions. À leur façon vive de parler, dans le tableau on reconnaît les politiciens : même un lecteur de la Quotidienne, feuille ultra-royaliste.

L’effet du mélodrame, 1830, Louis-Léopold Boilly
L’effet du mélodrame, 1830, Louis-Léopold Boilly (Paris, Musée Lambinet)

Cette lithographie comprend vingt-trois personnages : Dans une loge remplie par eux et comble, une jeune femme se trouve mal ; une médecin lui fait respirer des sels. La plupart de ces spectateurs se penchent sur l’évanouie avec des physionomies grotesques. Une exception forme contraste à droite, c’est un gros vieux sommeillant, que rien ne trouble. Dans une loge voisine on aperçois des enfants et une jeune femme ennuyée de l’incident. Chaque figure, exprime à la perfection un caractère tranché et admirablement épanoui.


Bibliographie

De Wambrechies. Anne. Louis-Léopold Boilly 1761-1845. Éditions Nicola, 2011
Collectif. Le cardinal Fesch et l’art de son temps. Gallimard, Paris, 2007
Jarrassé, Dominique. La peinture française au XVIIIe siècle, Terrail, Paris, 1998
Marmottan, Paul. Le peintre Louis-Léopold Boilly (1761-1845). H. Gateau, Paris, 1913